1. Sanchin (三戦) – « Trois combats »
- Origine : Transmis par Uechi Kanbun depuis la Chine (Pangainoon).
- Particularités : Kata fondationnel de Uechi Ryū et Kōburyū. Posture enracinée, frappes en main ouverte, respiration coordonnée. Travail du tonus postural, de la stabilité et du souffle.
- Objectif : Renforcement du corps, stabilité mentale, ancrage énergétique.
2. Kanshiwa (漢子和) – « Kanbun et Shū Shiwa »
- Créateur : Uechi Kanei (1954).
- Particularités : Premier kata d’application dynamique ; passage du shōken au seiken pour les débutants.
- Objectif : Introduction aux principes de défense et de contre-attaque, lisibilité pédagogique.
3. Dainiseisan (第二十三) – « Second Seisan » (aussi appelé Kanshū)
- Créateur : Itokazu Seiki.
- Particularités : Kata de transition vers Seisan ; mouvements issus de ce dernier.
- Objectif : Consolidation des fondamentaux avant le niveau avancé.
4. Kōbuken (孝武拳) – « Le poing de Kō »
- Créateur : Kinjō Takashi.
- Particularités : Kata propre à Kōburyū, introduit les principes spécifiques du style : puissance, vitesse, explosivité.
- Objectif : Application concrète des déplacements et des enchaînements spécifiques à Kōburyū.
5. Seichin (十戦) – « Dix combats »
- Créateur : Uehara Saburō.
- Particularités : Introduction de la posture du chat (neko ashi dachi) et du boshiken (attaque avec la base du pouce).
- Objectif : Renforcement de l’équilibre, coordination, précision des transitions posturales.
6. Seisan (十三) – « Treize »
- Origine : Chine (Pangainoon), transmis par Uechi Kanbun.
- Particularités : Kata explosif avec des sauts, esquives et contre-attaques ; position de la grue.
- Objectif : Développement de la vitesse, de la fluidité et de la puissance explosive.
7. Seiryū (十六) – « Seize »
- Créateur : Uechi Kanei.
- Particularités : Nombreuses techniques en main ouverte, déplacement fluide, coordination en taisabaki.
- Objectif : Travail des transitions, coordination corps-esprit et lecture du combat en mouvement.
8. Kanchin (漢戦) – « Les combats de Kanbun »
- Créateur : Uechi Kanei.
- Particularités : Techniques avancées : coude, blocage en cuillère suivi d’une projection, frappes basses en simultané.
- Objectif : Kata d’intégration des combinaisons complexes et d’attaque offensive.
9. Kōbu no Sanseiryū (孝武の三十六) – « Les 36 pas selon Kōburyū »
- Origine : Version revisitée par Kinjō Takashi de Sanseiryū, kata chinois traditionnel.
- Particularités : Multiplicité des directions, diversité de postures (zuki, neko ashi, suegoshi…).
- Objectif : Kata de maîtrise globale : adaptation, mobilité multidirectionnelle, expression libre des principes fondamentaux.
En résumé :
Les kata de l’école Kōburyū suivent une progression pédagogique logique, de la stabilité intérieure (Sanchin) à l’expression libre du corps dans toutes les directions (Sanseiryū).
Ils développent la structure corporelle, la respiration, la capacité de réaction, et l’adaptation dynamique à toute forme d’agression.
Objectifs de la pratique du Kata
- Précision, puissance, contrôle et mouvement dynamique :
Le kata doit incarner une combinaison efficace de mouvements : précis, puissants et dynamiques. Chaque niveau du kata (débutant, intermédiaire, avancé) a pour but d’augmenter progressivement la maîtrise technique, en commençant par la précision pour aller vers la puissance et enfin, la vitesse. - Développement équilibré des deux côtés du corps :
L’entraînement doit permettre de travailler les deux côtés du corps de manière égale. Cela assure une meilleure coordination et rend la personne plus adaptable en situation réelle. Dans la pratique de Kōburyū, on utilise systématiquement les deux côtés lors des katas, des techniques de mouvement et des applications pratiques. - Chaque mouvement a une utilité concrète :
Aucun geste dans un kata n’est superflu. Tout est conçu pour avoir une application pratique. Les différents niveaux du kata, du débutant à l’avancé, sont accompagnés d’applications spécifiques à chaque stade d’apprentissage. - Finir l’adversaire de façon décisive :
L’idée est d’exécuter chaque kata comme si sa vie en dépendait. L’objectif est de rendre l’adversaire incapable de continuer à se battre, avec des gestes nets et efficaces.
Les 3 niveaux du Kata
- Shokyū (Débutant) :
Le but à ce stade est d’acquérir une grande précision dans les mouvements. Il est essentiel de consacrer la majorité de son temps d’entraînement à la maîtrise des bases, car ce sont elles qui formeront la base de toute la pratique future. - Chūkyū (Intermédiaire) :
À ce niveau, l’accent est mis sur l’intégration de la puissance dans les mouvements, surtout à travers l’utilisation des jambes et le contrôle lors des saisies (grab). L’objectif est de commencer à ajouter de la force au mouvement tout en maintenant le contrôle. - Jōkyū (Avancé) :
Ici, on va plus loin avec des mouvements plus rapides, où l’attaque et la défense se combinent en un seul geste fluide. Le kata devient plus dynamique et « combatif », avec une plus grande fluidité dans l’enchaînement des techniques.
Les Techniques Complémentaires
- Hojoundō (Exercices de soutien) :
Ces exercices sont là pour aider à l’échauffement, à l’apprentissage de nouvelles techniques et à renforcer la mémoire musculaire. Ils ne se limitent pas à ceux donnés par l’instructeur ; chacun peut adapter ces exercices selon ses besoins pour progresser dans sa pratique. - Taisabaki Waza (Techniques de mouvement de corps) :
Cette série de 31 exercices servent à enseigner les déplacements et mouvements caractéristiques de Kōburyū. On les pratique des deux côtés pour développer une meilleure coordination, puis avec un partenaire pour comprendre leurs applications concrètes. - Bunkai (Analyse des applications) :
Le bunkai consiste à analyser et décomposer chaque mouvement d’un kata pour comprendre sa véritable application. Les débutants recevront des explications simples, tandis que les pratiquants plus avancés pourront explorer des interprétations plus complexes et créer leurs propres versions du bunkai avec un partenaire. Ce processus permet de passer d’un kata imaginaire à un véritable combat simulé.
En résumé :
L’école Kōburyū mise sur une progression technique claire, partant de la précision et du contrôle pour aller vers la puissance et la vitesse. Les exercices de soutien, les techniques de mouvement et l’analyse des applications concrètes enrichissent cette approche en permettant de rendre chaque geste utile et pertinent dans un contexte de combat réel.